Plasticienne contemporaine polymorphe, Pascale Guinet se déclare candidate, candidate à l’autre. En empruntant le masque, les attributs et les codes d’une cohorte de personnages ready-made, de la Pin-up, à la cheerleaders, de la gothic bimbo à l’héroïne pop trash, Pascale Guinet, sous notre regard, se prend pour et devient… Au premier plan de ses décors, l’Amérique, une Amérique à paillettes, romantique western ou plus sombre dont la représentation comme fond de scène se fait détournement du réel, tant elle joue de l’image et de ses archétypes. Sans fausse pudeur, l’artiste investit ses rôles, se détourne et s’illustre en icône. Ainsi une grande famille de portraits ou plutôt d’autoportraits s’inventent au fil des personnages, entre fascination et drôlerie, appropriation et inquiétude. Depuis ses premiers travaux, Pascale Guinet travaille par prélèvement ou capture puis joue de l’incrustation. Photographies et vidéos se font ainsi traces de vies, entre fiction et réel. Être ce que l’on n’est pas, ce dont on est le plus loin, ce que l’on ne sera jamais, une sorte de portrait chinois en creux. Une douce mégalomanie non dénuée d’une dose certaine d’auto-dérision. Une étrangeté à soi-même finalement atrocement banale. Aux heures glorieuses du déguisement, de l’image travestie, des oripeaux et de la camoufle, Pascale Guinet touche plus que jamais au contemporain. C’est encore un rapport très personnel, presque charnel, qu’entretient Pascale Guinet avec ses « Figures » féminines et qui transporte le travail autour d’une représentation de ou des intimes.
MH Felix